Séance 8





Séance 8 :
Les militaires de la Première guerre mondiale (1914-1918)

et la Résistance






I — Les militaires de la 1ère Guerre Mondiale

1 - Foch et Joffre


FERDINAND FOCH

Maréchal de France

(1851 – 1929)
Place du Trocadéro, 1951

Ferdinand Foch (1851-1929) fut l’une des personnalités militaires essentielles de l’histoire de la Première Guerre Mondiale.
FOCH est désigné comme Commandant en chef des Armées alliées en avril 1918.

Après avoir contenu les offensives allemandes du printemps 1918, il lance la contre-attaque décisive le 18 juillet.

Elevé à la dignité de Maréchal de France, le 7 août 1918, il conduit les Armées alliées jusqu’à la Victoire, concrétisée par l’Armistice du 11 novembre 1918, signé par le Maréchal FOCH dans la clairière de Rethondes.


La patrie en deuil

La mort du Maréchal Foch clôt une partie de l’histoire de la Grande Guerre. 
Disparu le 20 mars 1929, ses funérailles furent l’occasion d’une grande cérémonie nationale. La dépouille du Maréchal de France fut déposée sous l’Arc de Triomphe, sous lequel brillait déjà depuis 1923 la flamme du Souvenir incrustée dans la Tombe du Soldat inconnu, corps martyr et symbolique des disparus de la Grande Guerre. 
La dépouille de Foch fut ensuite transférée en l’église Saint Louis, où elle demeura jusqu’à sa translation en 1937 dans l’enceinte des Invalides, ancien asile créé pour les invalides de l’Armée sous Louis XIV devenu nécropole militaire. Dans ce cadre prestigieux et honorifique, le corps de Foch a rejoint celui des grands chefs militaires depuis la période monarchique. Installé sous la Coupole, dans une chapelle, elle fait partie de l’ensemble des tombeaux élevés pour plusieurs commandants en chef de la Première Guerre Mondiale : Foch, Lyautey, Nivelle et Mangin. Ces tombeaux des grands militaires représentent, la part la plus exceptionnelle des monuments funéraires et commémoratifs de la Grande Guerre. Objet de recueillement, ce tombeau est un objet unique qui témoigne de la stature héroïque du personnage militaire et maréchal de France, Ferdinand Foch.









Inauguration en 1951

Foch ne porte pas de képi




sculpteur Paul Landowslki

Place de Trocadéro :
L'énorme monument à la gloire de l'armée française 1914-1918.
Le sculpteur est également Paul Landowski.









Vidéo sur la Première guerre mondiale

http://www.ina.fr/dossier/voir/id_dossier/340





JOFFRE
Champs-de-Mars, devant l'école militaire
1939


















Joffre (1852-1931)

Nommé commandant en chef des armées françaises le 2 décembre 1915, Joffre voit son prestige atteint après la bataille de Verdun, qu’on lui reproche de ne pas avoir prévue, et l’échec de la bataille d’usure de la Somme. Le généralissime est alors la cible des attaques de certains milieux politiques et militaires. 
Le 13 décembre 1916, il est d’abord nommé conseiller technique du gouvernement, puis remplacé par Nivelle. À titre de compensation, il est fait maréchal de France et se cantonne dans une retraite pleine de dignité. Il est chargé, en avril 1917, d’une importante mission aux États-Unis. En 1919, le vainqueur de la Marne figure au défilé des armées alliées aux côtés de Foch.











Statue érigée en 1939



















http://paris1900.lartnouveau.com/paris16/places/place_du_trocadero.htm



https://maps.google.fr/maps/ms?msid=202535127754326597922.0004d11446e5649e13c01&msa=0&ll=48.85952,2.299404&spn=0.033429,0.077162








Inauguration en juin 1939

La statue du maréchal Joffre (1852-1931) est érigée en 1939 au bout du Champ de Mars, face à l'Ecole Militaire.
Il s'agit d'une statue équestre classique.

Presque symétrique par rapport à la Tour Eiffel, au Trocadéro, celle de Foch (1851-1929) aurait dû être installée la même année 1939.
Mais le sculpteur Robert Wlérick a pris son temps et seule une maquette est mise en place.
La guerre et la mort de Wrélick en 1944 retarde le projet.
L'oeuvre ne sera achevée qu'après la Libération par un élève du sculpteur et inaugurée en 1951.
Le temps de laisser s'apaiser la violente querelle qui oppose les partisans et les adversaires du képi du Foch.



JOFFRE


1936 : le président du comité formé pour l’érection d’un monument au Maréchal Joffre demande l’attribution d’un emplacement. Il suggère la porte Maillot, où le maréchal Joffre a été accueilli le 28 juillet 1919, le jour du défilé de la fête des Victoires. 

1938 : une subvention de 100 000 F est allouée au comité. L’inauguration est souhaitée pour la fin de l’année. 
En juillet, le ‘comité Technique et d’Esthétique’ a un avis mitigé. Il veut que l’artiste présente sa statue dans les jardins. Un avis défavorable est finalement donné. 
Le ‘comité Technique et d’Esthétique’ propose de placer le monument à l’extrémité de l’avenue de Breteuil, devant les Invalides. Des membres influents du comité tentent un nouvel essai pour placer la statue sur le Champ-de-Mars. 
1939 : le 1er avril, le conseil municipal finit par donner un avis favorable pour ériger un monument près des marches donnant accès au Champ-de-Mars. Le 29 avril, un arrêté préfectoral approuve ces délibérations. 1939 : le 10 juin, un décret d’hommage public est publié et le monument est inauguré, sous la présidence d’Albert Lebrun.





2 - Clemenceau



Clemenceau, homme d'Etat (1841-1929) républicain, radical-socialiste. Ministre de l'Intérieur en 1906, président du conseil de 1906 à 1909 et de 1917 à 1920. Il négocie lors de la conférence de Versailles après la victoire de 1918.

La statue de Clemenceau est l’œuvre du sculpteur François Cogné. Elle a été inaugurée en 1932 par le président Edouard Herriot, à l’angle de l’avenue Winston Churchill à côté du Petit Palais et de l’avenue des Champs-Élysées .
Soit seulement 4 ans après sa mort.

Les évènements de la guerre de 1914-1918 lui amenèrent les surnoms de « Tigre » et « Père la Victoire »











C'est le soldat victorieux qui est représenté plutôt que l'homme politique



http://www.dailymotion.com/video/x6sgq4_paris-panorama-g-b-clemenceau_webcam#.UM-wf7TWky4



http://www.dailymotion.com/video/xc7zpg_depot-de-gerbe-au-pied-de-la-statue_news#.UM-w3rTWky4





3 - Les Invalides


http://paris1900.lartnouveau.com/paris07/places/la_place_vauban.htm



La statue de Galliéni
Maréchal de France (1849-1916). 
Il servit au Sénégal, puis, de 1893 à1895, au Tonkin. Gouverneur général de Madagascar (1896-1905), il déposa la reine Ranavalona. Atteint par la limite d’âge en 1914, il fut nommé gouverneur militaire de Paris et contribua à la victoire de la Marne. 
Ministre de la guerre (octobre 1915-mars 1916), il fut obligé, pour raison de santé, de résilier ses fonctions deux mois avant sa mort. Il fut nommé maréchal de France à titre posthume en 1921. Il a écrit Mission d’exploration du haut Niger (1885), la pacification de Madagascar (1900), Madagascar de 1896 à 1905 (1905), les Mémoires du maréchal Gallieni (1926).



Socle de la statue :
 
http://www.flickr.com/photos/cr-92/7072943017/in/photostream



La statue de Lyautey
http://www.flickr.com/photos/wallyg/1414686037/lightbox/


LOUIS HUBERT GONZALVE, Maréchal de France (1854-1934). Envoyé en Indochine en 1894, il est chef d’état-major de Gallieni au Tonkin puis à Madagascar, où il soumet  le nord de l’île (1897). Il créa le protectorat français au Maroc. Ministre de la guerre (1916-1917), puis de nouveau résident général au Maroc, il en fut un grand administrateur (1912-1925). Promu maréchal de France en 1921. 








La statue de Mangin


Général Français (1866-1925). Membre de la mission Congo Nil de J.B. Marchand de 1897 a 1899, il se distingue de 1901 à 1912 au Tonkin en Afrique noire et au Maroc. Pendant la bataille de Verdun il s’illustre par la reprise de Douaumont et de Vaux d’octobre à novembre 1916, le 19 novembre il entre dans Metz. Il commande la 10ème armée jusqu’à la victoire. Ses lettres de guerre ont étaient publiées en 1951.






PLAN RÉCAPITULATIF

https://maps.google.fr/maps/ms?msid=202535127754326597922.0004d126dbe320b38eb8c&msa=0&ll=48.852687,2.315712&spn=0.008048,0.01929




4 - Une femme dans la résistance de la Première guerre mondiale : Edith Cavell



Edith Cavell : infirmière anglaise, directrice de l'école d'infirmières de Bruxelles. Fusillé par les Allemands pour faits de résistance en 1915.

Elle faisait partie d'un réseau de résistance qui aidait, entre autre, les soldats alliés à passer la frontière française et belge pour ne pas être fait prisonnier par les Allemands et passer en Hollande, territoire neutre, et rejoindre ensuite les armées alliées.
Elle a été récupérée par la propagande de guerre pour inciter les soldats à s'engager pour défendre son honneur contre la barbarie allemande.
La légende disait que les soldats allemands auraient refusé de tirer sur une femme et que c'est l'officier allemand qui aurait tirer une balle dans la tête à l'infirmière évanouie.

C'est le seul hommage qui représente la personne honorée allongée !
C'est son martyre qu'on se rappelle et non le fait qu'elle était une femme courageuse !
D'ailleurs le chef du réseau qui a été fusillé comme elle n'a pas fait l'objet d'un pareil hommage. C'est en tant que femme martyre qu'elle est utilisée par la propagande de guerre anti-allemande.






Son monument à Londres, qui la représente debout, contrairement au monument parisien.

Son monument parisien est érigé en 1920, très rapidement après la guerre et sa mort.
Il bénéficia d'un site prestigieux : les Tuileries et de tous les soutiens politiques et d'anciens combattants.

Quand les Allemands entrèrent dans Paris en juin 1940, ils détruisirent spontanément deux monuments honteux pour eux :
Edith Cavell et le général Mangin.

Pas de reconstruction pour Edith Cavell dans le cadre du nouveau  contexte de la construction européenne sur le socle franco-allemand.





II  - La Seconde guerre mondiale, militaires et Résistance



1- Le général de Gaulle

Il se trouve face à la statue de Clemenceau. La statue date de 2000.

Haute de 3,70 m, sur un socle de 3,85 m, la statue représente Charles de Gaulle en uniforme, marchant de manière résolue, en regardant de côté. L'attitude est très inspirée des photos prises lors de la descente des Champs-Elysées à la Libération, le 26 août 1944.













https://maps.google.fr/maps/ms?msid=202535127754326597922.0004d1275828394c5dfe1&msa=0&ll=48.866853,2.315379&spn=0.004023,0.009645








Vidéo http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/seconde-guerre-mondiale/video/I00012416/charles-de-gaulle-paris-paris-outrage-paris-brise-paris-martyrise-mais-paris-libere.fr.html


http://youtu.be/NGR7OnqDYII



2 - Churchill

Sa statue est érigée en 1998. Le sculpteur est Jean Cardot, le même que pour de Gaulle. On note la différence des socles.










3 - Le Maréchal Leclerc

PHILIPPE MARIE LECLERC de HAUTECLOCQUE, général, (1902-1947) dit général Leclerc. Rallié à de Gaulle, il dirigea les forces françaises libres parties du Tchad en 1942. Après le débarquement en Normandie, les blindés (2e DB) entrèrent à Paris en libérateurs (août 1944). Mort dans un accident d’avion, prés de Colomb-Béchar. Maréchal de France à titre posthume (1952).



Son monument se trouve porte d'Orléans, place du 25 août 1944 par où la 2e DB est arrivée pour libérer Paris en 1944.

http://2db.free.fr/divers_monument.htm









 4 - La Résistance :

Jean Moulin : face à de Gaulle

La vie de Jean Moulin :

Une des principales figures de la Résistance.
En septembre 1941, il quitte la France par ses propres moyens pour rejoindre l'Angleterre depuis le Portugal après avoir traversé l'Espagne. A Londres, il est reçu par le général de Gaulle auquel il fait le compte-rendu de l'état de la résistance en France et de ses besoins. Rapidement convaincu de l'intelligence et des capacités de son interlocuteur, le chef des Français libres renvoie Moulin en métropole avec pour mission de rallier et d'unir les mouvements de résistance. Il doit également créer une Armée secrète en séparant le militaire du politique.

Avec des moyens financiers et de transmission, Jean Moulin est parachuté sur les Alpilles le 2 janvier 1942 à 3h30 du matin.

Il installe son Q.G. à Lyon.

Délégué général du général de Gaulle, "Rex", alias Moulin, commence à mener à bien sa tâche complexe et délicate en zone sud. Il rencontre Henri Frenay,Emmanuel d'Astier et Jean-Pierre Lévy, respectivement responsables des trois principaux mouvements de la zone sud : 
Combat, Libération et Franc-Tireur. Son action aboutit, en octobre 1942 à la création de l'Armée secrète (AS), puis, au début de l'année 1943, à la création des Mouvements unis de Résistance (MUR).

Il organise le Conseil national de la Résistance (CNR) dont la première réunion se tient sous sa présidence au 48 de la rue du Four à Paris, le 27 mai 1943. Il s'agit d'un conseil réunissant les responsables de mouvements de résistance des deux zones mais aussi des responsables politiques et syndicaux. Important politiquement car il symbolise aux yeux du monde - et surtout des Alliés - l'unité française, le CNR adopte lors de sa première réunion une motion reconnaissant le général de Gaulle comme le seul chef politique de la France combattante.
Arrêté et torturé, il meurt finalement des suites des tortures subies.

Ses cendres, jusqu'alors déposées au Père Lachaise, ont été transférées au Panthéon le 19 décembre 1964.



sculpteur : Georges Jeanclos 1984

Ce monument à la mémoire de Jean Moulin (1899-1943), fondateur et président du Conseil National de la Résistance, est dû à Georges Jeanclos. Les cinq colonnes évoquent les larmes, le "murmure de la résistance", "l'emprisonnement muet", la disparition et la renaissance.








http://www.nella-buscot.com/jardins_paris_8_jardin_champs_elysees.php








Berty Albrecht

Grande résistante, bras droit d'Henry Frenay du mouvement Combat. Elle est morte en 1943.



Féministe d'avant-garde, elle crée, en 1933, une revue, le Problème sexuel, dans laquelle elle défend notamment le droit des femmes à l'avortement libre.

Entrée dans la résistance, elle est arrêtée à son domicile fin avril 1942, elle est internée administrativement et arbitrairement à Vals-les-Bains en mai 1942. Elle exige d'être jugée. Devant le refus des autorités, elle fait une grève de la faim pendant 13 jours avec quelques-uns de ses co-détenus. Elle obtient alors d'être transférée à la prison Saint-Joseph à Lyon et est finalement jugée et condamnée à six mois de prison ferme.


L'invasion par les Allemands de la zone sud, le 11 novembre 1942, risque de compliquer un peu plus encore l'avenir des prisonniers politiques et résistants. Berty Albrecht décide alors de simuler la folie. Envoyée à l'asile psychiatrique de Bron le 28 novembre, elle est libérée par un commando de "Combat" mené par André Bollier, le 23 décembre 1942, grâce également à l'aide de sa fille Mireille et de son médecin traitant.

Refusant de passer en Angleterre, elle reprend immédiatement ses activités clandestines et, au début de février 1943, rejoint Henri Frenay à Cluny.

Arrêtée à Mâcon le 28 mai 1943 par la Gestapo au cours d'un faux rendez-vous, elle est torturée et transférée à la prison du Fort Monluc à Lyon puis à Fresnes où elle est incarcérée le 31 mai à 0H15 et placée dans une cellule du quartier des droits communs. Echappant ainsi à la surveillance réservée aux "politiques", elle se donne la mort par pendaison dans la nuit.

Le 31 mai 1943, les Allemands font connaître à la Préfecture de Mâcon et à l'ambassade des Pays-Bas à Londres le décès de Berty Albrecht sans que l'on en connaisse, alors, réellement les circonstances. En mai 1945, son corps est retrouvé dans le jardin potager de la prison de Fresnes. Berty Albrecht est inhumée dans la crypte du Mémorial de la France combattante au Mont Valérienà Suresnes.


• Compagnon de la Libération - décret du 26 août 1943
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre avec palme
• Médaille de la Résistance avec rosette
Son monument se trouve à Bercy. Il a été inauguré en 1988.
De nombreux sites ont été envisagé avant de trouver celui-là.

La statue mêle deux matières : la marbre et le bronze, le figuratif et l'abstrait. Cela pose le problème de la compréhension du message mémoriel et de la visibilité de la statue.




















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